Le frelon asiatique, ce tueur

Bien connaître le frelon pour mieux s’en protéger

Frelon

On retrouve habituellement les frelons asiatiques en Inde, en Chine et en Indonésie, mais on en trouve maintenant en France, depuis 2004. D’après un recensement de 2007, on a pu observer 1500 nids dans le centre du pays et beaucoup plus dans le Lot et Garonne. Malheureusement, la prolifération du frelon asiatique a de terribles conséquences pour l’abeille européenne, ce nuisible s’attaque aux abeilles pour récupérer leur pollen afin de nourrir ses larves. Comme tout le monde le sait aujourd’hui, la destruction des abeilles entraîne une baisse de la pollinisation. Mais le frelon ne s’arrête pas là, il détruit également de certains fruits (comme les pommes, les fraises…).

Le frelon asiatique est devenu le principal prédateur des abeilles domestiques qui n’ont pas développé de moyens de protection contre lui. Certaines abeilles (vivant plus à l’Est du monde) peuvent être assez organisées pour entourer le frelon et ainsi lui augmenter sa température jusqu’à sa mort. Pour défendre les abeilles en France, il n’y a qu’une seule solution, c’est de piéger le frelon asiatique.

La technique d’attaque du frelon est très simple, il se poste devant l’entrée de la ruche en vol stationnaire et attaque les abeilles chargées de pollen. Il les saisit et les décapite avec ses mandibules pour les dépecer un peu plus loin. Il transforme ensuite les abeilles en boules afin de nourrir ses larves. Le frelon asiatique est une véritable machine à tuer, il est capable de tuer et d’emporter deux abeilles toutes les 3 secondes. Seulement 5 frelons suffisent à condamner une ruche à l’extinction. En Asie, ils arrivent à pénétrer dans les ruches pour dévorer les oeufs et les larves des abeilles. Heureusement pour les apiculteurs, ce n’est pas encore le cas en France.

Il tue plus souvent que les guêpes !

Actuellement, l’institut de veille sanitaire étudie les risques liés aux piqûres de frelons et font l’objet d’une nouvelle évaluation qui sera publiée très prochainement. L’arrivée soudaine du frelon asiatique dans de nombreux départements français demande une vigilance accrue sur le sujet, car selon les espèces, les conséquences sur la santé humaine peuvent évoluer rapidement.

Au Japon, ces frelons piqueurs très agressifs sont la cause d’environ 70 décès chaque année, pour donner un ordre d’idée c’est cinq fois plus qu’en France. Dans le domaine de la toxicologie, tout est une question de quantité, de ce fait plus le volume de venin injecté est grand, plus grand est le danger. Pour le frelon asiatique, on peu observer un comportement beaucoup plus primaire que chez les guêpes ou les frelons européens. Ils font preuve d’une plus grande agressivité et leur mode de vie semble exposer un risque de piqures multiples plus élevé et donc des accidents plus sérieux.

La mauvaise réputation du frelon asiatique remonte en fait aux temps bibliques. Ils étaient utilisés à l’époque comme une arme biologique : les frelons étaient tassés dans des poteries d’argiles avant d’être catapultés sur l’ennemi, qui fuyait (ou mourrait) lorsque les poteries libéraient les hordes venimeuses sur leurs troupes. Sept piqûres de frelon peuvent tuer un cheval, alors imaginez combien il en faut pour tuer un humain…

A contrario, la réputation d’insecte tueur ne frappe pas la guêpe. La piqûre injecte pourtant le même venin que celle du frelon asiatique, mais moins profondément car son dard est plus court, provoquant ainsi une réaction moins vive.
Mais si les réactions varient de l’urticaire au bronchospasme, en passant par l’œdème de Quincke et le choc anaphylactique, c’est le facteur allergique de la victime qui est mis en cause.

Quelles précautions face au frelon asiatique ?

Il n’est pas rare que les nids de frelons soient désertés pendant l’hiver et ne présentent donc pas de danger dans l’immédiat. Par contre, leurs présences montrent un début d’implantation sur le territoire. Cela induit forcément que les reines, futures fondatrices des nouvelles colonies, se sont déjà propagées dans toute la région. Il en va ainsi de la santé publique de détecter les nids au printemps ou en été, afin de pouvoir les détruire rapidement ou de piéger les reines avant qu’elles ne pondent avec un piège à frelon. Si vous découvrez un nid, courrez en informer votre mairie au plus vite.